Omar Tello
L’homme qui réinvente la forêt

A côté du fascinant désastre de la déforestation de L’ Amazonie, des hommes discrets, des justes, s’acharnent à guérir les terres mortes, à inventer des techniques et des solutions pour recréer des forêts riches en humus, et avec une très forte biodiversité.
Dans le sud de la jungle d’Équateur, Omar Tello est de ceux-là. Connaissant parfaitement la forêt, il va mettre au point au fil des ans, une méthode de reforestation révolutionnaire non seulement par sa simplicité, mais aussi par son efficacité. Trente ans après, le lieu qu’il a planté a retrouvé une biodiversité proche de celle du Yasuni (un parc d’Équateur dont la biodiversité est une des plus riches du monde) alors que le terrain d’Omar était une pâture argileuse dépourvue de terre végétale.
Aujourd’hui, cette forêt revenue a retrouvé son ruisseau, ses sources, l’eau est excellente à boire, des loutres viennent y pêcher le poisson.
Elle est aussi devenue un sanctuaire pour les centaines d’essences d’arbres en voie de disparition et pour de nombreux représentants des peuples indigènes voisins qui viennent y retrouver, y échanger des savoirs.
La forêt d’Omar n’est pas le fruit d’un simple reboisement. Mêlant des milliers d’arbres dans un réseau poétique d’interactions et d’imbrications, elle a su retrouver la créativité du vivant : ce qui est rarissime. Autrement dit Omar a bel et bien reconstitué une jungle où vivent des singes, des fourmiliers, toutes sortes d’oiseaux…
A en croire les biologistes Allemands qui viennent étudier dans sa forêt : moins d’une dizaine d’expériences similaires ont été réussies de par le monde.
Par ailleurs, Omar ne s’est pas contenté de planter son jardin. Chaque nuit, pendant près de trente ans, il a photographié chaque insecte, reptile, oiseau qui revenait y habiter, permettant de reconstituer la chaine du retour du vivant. Car si l’on sait comment détruire, et quelles espèces disparaissent, les expériences de reconstruction de forêts primaires sont si rares qu’on ne sait rien du précieux enchainement, de l’imbrication de vies, qui permet à l’humus de respirer et à la forêt de renaître… Pour beaucoup de naturalistes, la collection de photos d’Omar est un trésor inestimable.

Hélas, le jardin d’Omar est menacé… Le corridor qui assure la régénération du jardin est mis en vente pour la construction d’un lotissement. Si le corridor était vendu, ce serait la mort du jardin d’Omar, c’est à dire du lieu d’expérimentation et du modèle de reforestation. La mort aussi d’un sanctuaire…

Ce texte a été écrit pour l’exposition qui lui a été consacrée le 4 novembre 2015 à Quito.

« L’histoire d’Omar Benálcazar Tello a l’air d’un conte… Au moment où les forêts primaires disparaissent et que beaucoup s’inquiètent pour l’avenir de la terre, qui peut croire qu’un homme est parvenu par la seule force de ses mains à recréer une forêt primaire sur quelques hectares de terre morte ?
Trente ans d’efforts, de dévouement au service d’un rêve : réinventer sa forêt d’enfance, celle où à l’âge de quatre ans, il avait par une nuit de lune claire, entendu crier l’ocelot…

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Omar est le fils de Victor Tello et Blanca Benálcazar, des paysans modestes originaires d’Imbabura. Au début des années 60, il a quatre ans à peine, quand ses parents vont s’installer en pleine jungle, (colonie Azuay).

« On habitait une petite cabane, sur les berges du Rio Topo. Près de la maison, on voyait les écureuils, toutes sortes de toucans, de perroquets, ces grands singes qu’on appelait : les coqs de rochers, et beaucoup d’autres bêtes encore. Je croyais vraiment à l’époque que j’habitais le paradis. »
Omar Benalcázar Tello

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On vit parfois pour un instant, une image, ce par où la beauté est entrée un jour, quelque chose que l’on voudrait toujours garder.
Un soir, au crépuscule, à cette heure où le soleil coule par dessous les feuilles, Omar entend crier l’ocelot.

« J’étais assis devant ma soupe, à côté de mon grand-père. Par la fenêtre sans carreau, je voyais la jungle épaisse où le petit félin miaulait. Tout était là, tout se tenait ensemble : la bête et les hommes, serré dans un seul souffle. 
Comment aurais-je deviné ce soir-là, que je trouverai bien des années plus tard, dans le souvenir des rugissements de ce gros chat de jungle la force d’inventer un jardin ? »
Omar Benalcázar Tello

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Jusqu’à l’adolescence Omar « apprend la forêt ». Derrière Efraín, son grand frère, il parcourt la jungle depuis la zone du Rio Negro jusqu’à Mera. Sa profonde connaissance des arbres vient de ces années d’exploration.
Omar a treize ans, quand la famille part habiter Puyo, qui n’est encore qu’un village de cabanes de bois aux rues boueuses. C’est là qu’il voit arriver les premiers grands cèdres, couchés sur les grumiers.

Pendant dix ans, Omar assiste à une campagne de déforestation intensive liée au commerce du bois et à l’extraction pétrolière.
Sur les marchés du dimanche, Omar découvre le trafic d’animaux et de plantes…

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En 1980, Omar est engagé dans une banque comme comptable. Avec son premier salaire, il décide de faire un emprunt pour s’acheter… deux hectares de terre « morte ». Il vient d’avoir vingt-trois ans.

« Trente mille sucres ! Pour une pâture sèche, sans le moindre point d’eau. Personne dans ma famille ne comprenait. »
Omar Benalcázar Tello

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Il ne faut jamais parler d’un rêve, jusqu’à ce qu’il durcisse. La parole l’épuise, seul le geste le fortifie. Pendant des années, Omar Benalcázar Tello ne dit rien. D’ailleurs qui peut comprendre que l’on s’échine tant d’années sur un bout de terre ingrate, sans chercher à en tirer profit ? Ce n’est que vingt-cinq ans plus tard, quand la forêt sera devenue haute, ombreuse et parfumée, qu’Omar racontera le cri du petit fauve, et comment ce souvenir de forêt intacte lui donnait la force d’affronter les haussements d’épaules, l’ironie féroce de ceux qui le prenaient pour un fou.

« Le premier arbre que j’ai planté, c’était un palmier de pampil… Il y a cinquante ans les pampil se voyaient partout, ils rythmaient la forêt. Le pampil c’est la forteresse de la jungle, par sa taille et la dureté de son bois. »
Omar Benalcázar Tello

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En 1982 et en 1986 Omar achète, toujours à crédit, les deux autres pâtures qui jouxtent son terrain. Ce qui donne au jardin une superficie totale de 7 hectares environ…

« Je courais derrière le bruit. Partout où l’on abattait les arbres j’allais ramasser des plants, des boutures. C’était dérisoire de ressortir avec un petit arbre, quelques pousses tendres à peine de tout ce gâchis. Il m’arrivait parfois de me retrouver nez à nez avec un bulldozer ou de prélever les semences sur l’arbre qu’on venait tout juste d’abattre.
Le dimanche, j’allais fouiller encore dans ce désastre de branches écrasées et de flaques huileuses, où le silence faisait peur. »
Omar Benalcázar Tello

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Très vite, le jardin d’Omar devient un refuge d’essences orphelines, de rescapés, de survivants. Un sanctuaire.
Aujourd’hui, certains arbres sont devenus si rares dans la région qu’on ne les trouve plus que dans la forêt d’Omar.

« J’ai souvent des grand-mères Waoranis, Shuar ou Kichwas qui viennent dans mon jardin pour montrer à leurs petits enfants des arbres qu’ils ne voient plus où ils sont. Comme le caoba, l’aguano, le guayacán, le pechiche… et aussi le yuyún, le moral fino, le balsamo et le chonta caspi.
Ce qu’elles viennent chercher chez moi, ce n’est pas seulement des arbres, c’est un peu de mémoire. Avec ces arbres on tissait, on teignait, on nourrissait, on soignait, on bâtissait les maisons. Ces vieilles femmes viennent ici pour se rappeler de leurs gestes. »
Omar Benalcázar Tello

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En Amazonie on considère qu’une forêt primaire dispose d’une couche de quinze centimètres de terre noire à peu près. Pour faire un centimètre de cet humus il faut cent ans. Une fois que la couche protectrice des feuillages est retirée, ces mille cinq cent ans de terre féconde disparaissent en deux ans. Rouge et argileux, le terrain d’Omar est stérile depuis longtemps.
Comment nourrir ces rescapés ? Sans humus les arbres vont bientôt dépérir. Omar a alors l’idée d’aller récupérer dans les scieries la sciure que l’on déversait dans les rivières à l’époque. Ainsi commence l’épuisant va et vient de ces sacs de vingt kilos portés à dos d’homme, tout étant fait à pied évidemment.

« Parfois je me disais : je nourris mes arbres avec le sang des forêts mortes. Mais comment aurais-je fait autrement ? Aujourd’hui la sciure est vendue cher, ce ne serait même plus possible. »
Omar Benalcázar Tello

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La tâche est incommensurable quand on sait que chaque arbre a besoin pour grandir de cinq à six sacs de sciure et qu’un hectare compte deux cent cinquante arbres environ…

Sans parler de l’arrosage, un petit toit avait été construit sur le terrain pour récupérer l’eau de pluie…

Au début, le déséquilibre écologique était si grand, que les sauterelles trop nombreuses menaçaient de tout dévorer. Omar resta des nuits entières près de ses arbres, retirant les insectes à mains nues.

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Si un arbre est abattu en quelques minutes, il faut des années pour reconstituer une forêt. Un chemin à contre-courant fait de lenteur, d’attentions, d’abnégation et de silence.

Car il ne s’agit pas seulement de faire des trous, il faut sentir, pour reprendre les mots d’Omar, à quel endroit : « l’arbre veut être planté ». Veiller aux affinités avec les plantes qui l’entourent, afin de ne pas perturber leur croissance. Et surtout connaître le temps de maturité d’un arbre, certains ayant une vie très brève, prennent la lumière d’abord pour s’affaisser ensuite, nourrissant les racines de celui qui deviendra immense… dans deux ou trois cent ans.
Mêlant expérience et instinct, le « jardinier de jungle » a un sens affûté de ce qui fait l’harmonie d’une forêt. Les mains dans la terre, il discute avec l’endroit, il l’exauce.

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Mais il y eût bien des fois la victoire des sauterelles et les arbres dévastés. L’année où une pluie diluvienne emporta au fond de la combe, la terre noire amassée pendant plus de deux ans. Le petit singe tué par un voisin. Les profanations et les braconnages tandis que la ville s’agrandit encore, qui se rapproche chaque jour un peu plus du jardin…

« Je me serai découragé depuis longtemps, mais la forêt me donne tant. Quelques minutes sous les arbres et je suis consolé. »
Omar Benalcázar Tello

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La journée d’Omar commence à cinq heures par une marche de trois kilomètres jusqu’au jardin pour y porter déjà quelques sacs de sciure. Cette visite du petit matin rassure surtout le jardinier, qui vérifie que ses arbres ont bien passé la nuit.
Puis il court travailler au bureau jusqu’à dix-sept heures. A peine sorti, il va récupérer encore un peu de sciure et repart au jardin. Vient le moment d’arroser. Si la lune est grosse, Omar restera encore pour désherber.
La nuit est tombée depuis longtemps quand le jardinier retrouve les siens. Mais Omar Benalcázar Tello n’a accompli que la moitié de son œuvre. La soupe avalée, les enfants couchés, il repart au jardin…

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« Le jour je plante, la nuit je remercie. »
Omar Benalcázar Tello

S’il y a eu la course et l’effort, c’est maintenant le temps de la moisson. A plat ventre dans les feuilles, une lumière douce entre les doigts, le jardinier guette «la rencontre ». La plupart des bêtes et des insectes ne sortent en effet que la nuit. C’est là que le jardin trouve son sens, qu’il s’anime. Papillon, singe, serpent, oiseau : la moindre visite l’honore et le bouleverse. Il y trouve non seulement la justification de ses gestes mais il a aussi l’impression que la forêt acquiesce, qu’elle lui répond.

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Comme le jardinier ne connaît pas tout le monde, il prend chaque « visiteur » en photo. L’idée est de garder une trace, d’apprendre les noms aussi.
Omar ignore encore que cet inventaire méticuleux et précis passionnera une multitude de scientifiques, entomologistes, biologistes, naturalistes qui viendront de partout pour étudier dans son jardin.
En effet, si l’on sait parfaitement détruire la forêt, il y a si peu d’hommes qui se sont appliqués à la reconstruire, que l’on ignore à peu près tout de cette chaine d’imbrications. Qui vient d’abord ? Quels sont les ponts infimes dressés entre l’insecte, le reptile et l’oiseau et qui reconstituent peu à peu le chemin du vivant ?

A tant observer, le jardinier devient naturaliste à son tour, il apprend.

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« Il m’a fallu deux ans de nuits blanches pour mieux comprendre les araignées. »
Omar Benalcázar Tello

Il y a l’araignée qui grignote sa toile avant l’arrivée de la pluie, celle qui tend ces fils élastiques qui se refermeront sur sa proie au moindre mouvement. Ou ces araignées, déguisées en orchidées, habitant le ventre des fleurs.

Après les araignées, Omar s’intéresse aux grenouilles : « J’en ai rencontré une dont le corps imite la tête d’un boa pour qu’on la laisse tranquille. » Puis aux chauve-souris : « Certaines se cousent une petite tente entre deux feuilles. Ce sont les grandes amies des arbres, chaque nuit elles sèment les graines des fruits qu’elles ont mangé. »

Nuit après nuit, Omar raconte en images le retour de la vie.

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Il y a quinze ans qu’Omar travaille dans son jardin, quand un ruisseau apparaît. Une mare se forme dans le creux du vallon, grouillant bientôt de poissons et de grenouilles.

« Le retour de l’eau c’est le plus grand miracle du jardin. Le chant discret de la vie qui revient. Tout a changé très vite ensuite, l’harmonie était là. »
Omar Benalcázar Tello

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Pour beaucoup, le mot biodiversité n’évoque pas grand-chose. Omar préfère parler de couleurs. Aux beiges fades de l’habit des sauterelles, présentes partout les premières années, succèdent le rose fuchsia, le jaune orangé des nouveaux arrivants. Avec aussi des bleus audacieux, des ailes parsemées de taches ou de rayures…
Plus la vie se diversifie, plus il devient important de se dissimuler… se déguiser en feuille, en écorce, porter sur ses ailes le regard écarquillé du hibou.
Avec le camouflage, la créativité revient s’abriter sous les arbres. C’est le signe que la forêt va mieux.

« On dirait que certaines bêtes sont dessinées par des enfants heureux. »
Omar Benalcázar Tello

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Les arbres grandissent, hissant le jardin vers le ciel, avec son petit peuple d’insectes, de reptiles, de souris et d’oiseaux.
En bas, à mesure que l’ombre s’installe, les mammifères apparaissent. Pour une traversée timide d’abord, tel ce fourmilier, cette biche rouge.
Puis certaines bêtes restent, qui se creusent un abri, prennent des habitudes, impriment leur trace un peu partout.

L’homme est devenu trop petit. Une bête parmi d’autres…

« Une forêt vivante c’est un endroit où la beauté peut surgir à tout instant. »
Omar Benalcázar Tello

1200 espèces d’arbres, d’arbustes et de plantes.
Plusieurs milliers d’espèces d’insectes dont des papillons, des grillons, des sauterelles, des phasmes, des mantes, des coléoptères, des abeilles, des guêpes, des « chicharras » des « tigeretas »
400 espèces d’araignées.
101 espèces d’oiseaux dont 4 espèces de toucans et de trogones
oiseaux de proie, tangaras
50 espèces de grenouilles dont la grenouille de cristal
4O espèces de serpents
5 espèces de singes
2 espèces de tatous, d’agoutis de guatines,
parfois viennent aussi des loutres,
caïmans,
sans compter les poissons,
les « comadrejas »
et les visiteurs épisodiques du jardin…

*

Un soir de décembre 1999, soit vingt ans après avoir planté le premier arbre, Omar Benalcázar Tello entend à la tombée du jour le cri discret d’un ocelot.
Le petit fauve emporta ce soir-là un coq qui s’était endormi sur la branche basse d’un citronnier et qui ignorait, l’imprudent, que le jardin d’Omar était devenu une jungle… »

Le jardin d’Omar existe !

  • Le jardin a été ouvert en 1999 afin de montrer qu’il est possible de réparer et de guérir une terre rendue stérile par la déforestation et l’agriculture en lui donnant les moyens de recréer un écosystème capable d’abriter une faune et une flore de forêt.
    La devise du jardin est le respect absolu de la vie sous toutes ses formes, et la liberté de chaque être vivant à y être accueilli, à y prospérer en paix.
    Ce jardin a l’ambition de sensibiliser chaque visiteur sur la valeur sacrée du vivant.
  • Le jardin accueille environ 950 visiteurs par an, dont 40% d’étrangers : européens et d’Américains pour la plupart.
  • Sur les 60% de visiteurs équatoriens, la moitié sont des étudiants.

Objectifs et activités du jardin :

  • Activités pédagogiques naturalistes et botaniques à l’attention des étudiants.
  • Création d’une banque de « germoplasma » avec les plantes d’Amazonie qui ont une grande valeur biologique, curative, écologique et culturelle. Certaines plantes étant fortement menacées d’extinction, le jardin a pour vocation de devenir un réservoir de semences et de plants.
  • Modèle de reconstruction d’une forêt : le jardin a pour objectif principal de partager son expérience, ses connaissances à l’attention de ceux qui voudraient faire renaître la forêt dans d’autres lieux. Cet objectif est fondamental, le jardin d’Omar est la seule expérience de reforestation réussie avec une telle ampleur.
    Cette forêt est un laboratoire de reconstruction du vivant.

Le jardin organise des ateliers avec les communautés indigènes :

  • Avec les femmes Waoranis : comment récolter les graines et les fibres pour rendre leur travail et leur artisanat « sostenible ».
  • Avec les femmes Kichwa de la communauté « Musukwarmi » : comment cuisiner avec les plantes oubliées de la forêt.

Dans les deux cas, le projet est d’aider ces communautés à retrouver le savoir des plantes, ainsi qu’une autonomie et une alimentation plus saine à partir des plantes de la forêt. Dans ces communautés un reboisement a été entamé aussi (1000 arbres ont été replantés dans la communauté Musukwarmi.)

  • Ateliers avec les volontaires du Cuerpo de Paz et des communautés indigènes sur le thème des alternatives en médicine naturelle.
  • Enfin le jardin est un lieu d’étude scientifique, visité par de nombreuses universités. Dernièrement l’université de Berlin est venue faire une étude des sols. Un entomologiste allemand aide aussi pour la taxinomie botanique et un biologiste espagnol aide plus particulièrement pour les classifications d’insectes.

Un jardin menacé…

« Cette forêt qui revit depuis bientôt quarante ans est menacée d’extinction ! Quand j’ai acheté les terrains, la ville était loin. Mais l’augmentation de la population, fait que Puyo se rapproche chaque jour un peu plus du jardin. Aujourd’hui le jardin est encerclé par les pâtures et la population. Les oiseaux et les singes qui vivent des fruits et des graines du jardin sont devenus trop nombreux. Bien que cela soit une grande réussite, la taille actuelle du jardin ne suffit pas à combler la demande et les animaux qui vont chercher leur nourriture ailleurs, sont menacés aussitôt par la chasse. Déjà six « clases de animales » ont disparu du jardin. Et tous finiront par disparaître si nous n’augmentons pas la taille du jardin… »

Omar Benalcázar Tello

La disparition du jardin d’Omar, ce serait la perte irrémédiable d’une expérience réussie. Beaucoup ont essayé de replanter des forêts, de refaire vivre des terres stériles très peu y sont parvenus. Le jardin est un laboratoire vivant de la reforestation, un modèle d’autant plus facile à transmettre et à partager qu’il existe.

Pour entrer en contact avec Omar Tello : jbl_orquideas@yahoo.com
(Mieux vaut lui écrire en espagnol)

Pour ceux qui savent lire l’espagnol : le projet d’Omar pour replanter les forêts dans les zones dégradées…